Mélodie, le rayon de soleil qu'il manque à vos vies

Quelque trentaine d'années plus tôt, naissait un petit poupon tout à fait ordinaire. Mais qu'il était laid! Peu viennent au monde tout à fait présentables et charmants, lui ne serait certainement pas l'exception. Désiré par un de ses parents, en conséquence haï par l'autre, le jeune enfant ne vivait pas entouré de bienveillance ni d'opulence. Bien au contraire, les repas étaient rare, jamais il ne se sentait vraiment en sécurité. Pas même lettré, frêle et sans force, le gamin avait toutes les chances de mal finir, ou de voir plus vite que d'autres se clore son cercueil.

Et l'inéluctable vint frapper à sa porte, quand ses parents le mettaient à la leur. Sans sou et sans rêve, possédant seulement un semblant d'âge et de maturité imposée par l'environnement, Samson se prenait inévitablement à vagabonder pour se nourrir. Il aurait pu travailler honnêtement, peut-être, mais son monde ne fonctionnait pas ainsi. Il était fait de froideur, de pierres et de frustration, déjà son esprit se perdait souvent dans son imagination, inventait des vies qu'il n'avait eu la chance d'avoir.

Un jour plus clément que les autres, il parvint à voler une mandoline sans témoin aucun. C'était le début d'une belle aventure! Ayant déjà entendu d'autres jouer, tentant de singer ce qu'il avait vu de leurs mains, il parvenait à jouer quelques airs et accords vers ses vingt ans.

C'est par l'intermédiaire de son receleur qu'il eu vent d'une sorte de petite organisation discrète, qui organisait de petits combats entre volontaires contre des sommes alléchantes d'or. Il n'allait certes pas y affronter des colosses, mais le musicien allait quand même en toute innocence proposer ses services là-bas, et qui l'eût cru? Il y trouva sa place.

La réalité est bien simple: il fait vivre le spectacle, parce qu'il l'aime plus encore que les spectateurs enjaillés et parieurs angoissés. Il le sublime, le complète et en fait un produit de luxe. Les compétiteurs se faisant rare hélas, il a aussi la responsabilité d'en trouver de nouveaux, et quand un éclair de génie lui vint un soir de tempête, sa mission devenait claire. Il ne lui fallait plus des hommes, ils finissaient par tous se ressembler, il lui fallait des Hunters. Une scène nouvelle, plus encore de violence et de spectaculaire, quelque chose de neuf et de meilleur.

Alors il rode encore, s'assoit parfois au coin des rues, dans les places bondées. Il joue nuit et jour, dort quand l'envie lui vient, mais semble surtout surveiller tout ce qui se passe hors de votre intimité.